Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Que connaissez-vous de Soissons, à part le Vase? Saviez-vous qu'à l’époque mérovingienne, la ville devient la première capitale du royaume des Francs après la victoire sur les Romains? La cité restera Romaine, dans sa langue et son écriture et civilement
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Soissons, ville épiscopale, redevient capitale de la Neustrie* sous le règne de Clotaire Ier et sa région est le théâtre d'affrontements périodiques opposant la Neustrie à l’Austrasie**.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: En 752, Pépin le Bref est proclamé roi et sacré à Soissons par Saint Boniface. En 768, à la mort de Pépin le Bref, Charlemagne monte sur le trône du royaume Franc partagé avec son frère Charles proclamé à Noyon.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Situé sur une voie de passage, la ville connaît la prospérité aux XIIe et XIIIe siècles qui ont laissé de nombreux édifices gothiques. C'est donc de cette période que date la façade que voici, celui de l'Abbaye Saint-Jean-des-Vignes
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: L’abbaye Saint-Jean-des-Vignes fût fondée en 1076 par Hugues le Blanc. Les constructions que nous voyons actuellement furent entreprises à la fin du XIIIe siècle. Les tours restaient encore à achever.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Destinés à une communauté de chanoines qui suivaient la règle de Saint-Augustin, les bâtiments romans furent remplacés à partir du XIIIe siècle par ceux que l’on peut voir aujourd’hui (réfectoire, cloître, cellier).
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Nous sommes ici dans l'ancienne réfectoire qui fait office de salle d'exposition de nos jours. Tiens, voilà une dame qu'il me semble connaître...
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Janine? Ben oui, c'est elle!! Janine, alias Heurtoirfan qui est en visite chez sa soeur à Meaux et avec qui je fais cette visite à Soissons.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Et voilà ce qu'elle prenait en photo. Elle a raison, cette rosace possède encore les couleurs avec lesquelles elle était ornée autrefois!
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Ah, la voûte à croisée d'ogives... n'est pas une invention miraculeuse pour donner lumière et légèreté aux constructions imposantes?
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Sous le réfectoire se trouve le cellier, un autre salle magnifique.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Heureusement que ces deux parties de l'Abbaye Saint-Jean-des-Vignes n'ont pas été détruite comme le reste. Destinée à des disciples de Saint Jean qui suivaient la règle de saint Augustin, elle devint la maison mère de l'ordre.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Le nombre de chanoines fut fixé par le pape à 90. Y vivaient aussi une trentaine de frères convers et au début quelques sœurs couturières. L'habit des pères était blanc et celui des frères convers noir et violet.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Elle comportait de nombreux bâtiments et formait à son apogée vers 1520 un vaste ensemble entouré d'une enceinte et d'un fossé. Environ 150 moines en dépendaient; ils employaient du personnel et exploitaient une trentaine de fermes.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Ne subsiste aujourd'hui que la moitié du cloître que je propose de regarder demain en détail.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Du cloître, dont seul deux côtés subsistent, on remarque la retombée des colonnettes des ogives sur une colonne unique dont les chapiteaux sont richement ornés.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Les chanoines qui occupaient l'Abbaye étaient médecins et soignaient par le mélange de toutes sortes de plantes des maladies comme les maux ou l'épilepsie. Ceci explique l'abondance de la décoration florale de l'abbaye.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Autre détail de motif floral sur un chapiteau du cloître.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Coté cour, la façade était également richement sculptée d'éléments floraux...
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: .... et également de joyeuses bestiaires.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: La façade vue de l'intérieur. Et oui, nous nous trouvons dans la "nef", peut être bien à la place du choeur. Sa nef a du être haute, on voit vaguement une grande arcade, un bout de triforium aveugle et une fenêtre haute.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Mais comment l'Abbaye est arrivée dans cet état? À la Révolution, les 72 moines furent chassés, le mobilier vendu, l'argenterie fondue et envoyée à la Monnaie de Paris, le dernier Grand Prieur massacré et l'abbaye transformée en manutention militaire.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: On y installa des boulangeries : ce fut le commencement de l'occupation de l'armée. Grâce à cette attribution, l'Abbaye traversa cette époque sans dommages, mis à part la destruction d'archives, de statues décapitées, ou de vitraux brisés.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: La tourmente passée, il fallut rénover les bâtiments. Les prix de la rénovation furent fixés à 26.786 livres. Les marguilliers suggérèrent de détruire Saint Jean pour en vendre les matériaux. L'évêque ordonna la destruction du bâtiment excepté les tours.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Le 10 juin 1809, le maçon Valot et le charpentier Delacroix disposèrent de toute l'église pour 3 000 francs. Des maisons de Soissons furent construites avec les pierres de Saint-Jean. Ainsi disparut à la manière de Cluny une nef magnifique
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Saint Gervais et Saint Protais, saints patrons de la Cathédrale de Soissons, étaient jumeaux, fils de Saint Vital de Ravenne et de Sainte Valérie et vivaient au 1er siècle sous le règne de l'empereur Néron. Ce sont des saints martyrs fêtés le 19 juin.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Voici donc la cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais de Soissons dont la construction commença en 1167 et se poursuit durant 3 siècles. La nef, ici, date des années 1212 à 1230.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: Le choeur, vaste et lumineux, date de 1197 à 1212. Il est entouré de large déambulatoires sur lesquelles ouvrent 5 chapelles rayonnantes.
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: La construction du bras nord du transept, ainsi que sa superbe verrière dotée d'une rosace commença à la fin du XIIIème
Barbara DALMAZZO-TEMPEL: La partie la plus ancienne de la cathédrale est ce bras sud du transept avec son abside arrondie, dont la construction commençait vers 1176 et qui se distingue par son élévation à 4 niveaux.